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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 10:11

3545963654_91d0575c09.jpgL'actionnaire est exigeant, il en demande toujours plus.

 

Pour suivre cette demande, mais aussi limiter les dérives, chaque entreprise entreprend une démarche qualité. C'est à dire la mise en place d'indicateurs qui surveillent le bon fonctionnement de la société mais cette mesure est souvent biaisée dès sa conception.

 

Lorsque de tels chiffres sont mis en place, il faut essayer de trouver un consensus entre les différents services pour que la mesure correspondent à la réalité. Le problème, c'est que ce consensus se construit avec les rapports de forces existants au sein de la société, ainsi les services les plus faibles politiquement seront les plus défavorisés.

 

Il revient alors aux premiers étages de la hierarchie d'essayer de faire comprendre où se trouve le risque de perte de qualité, comment y remédier et remonter cette information aux étages supérieurs. Ce n'est pas toujours possible. Par exemple, lorsque le management est conflictuel, lorsque la société n'a plus de trésorerie, lorsque le service est faible politiquement ou lorsque un maillon de la chaîne hierarchique est défectueux.

 

Il arrive qu'un indicateur reste stable mais qu'une crise grave se produise. Que s'est-il donc passé ?

 

Si les indicateurs sont déjà rôdés, je ne vois que deux causes possibles:

Il peut s'agir d'une modification du mode fonctionnement, un nouveau flux que l'on n'avait pas identifié.

 

Mais il peut également s'agir d'une crise politique: à la conception, on a délibéremment omis des éléments pour contourner la volonté de mettre en place le système. En d'autres termes, pour éviter le rapport de force qui aurait eu lieu, on a construit des indicateurs qui contournent le problème et un discours qui va avec. Il donne une vision biaisée de la réalité. Les avantages sont évidents: on évite un débat sanglant, on produit du chiffre rassurant, si une crise se produit, il suffit de désigner un bouc émissaire, on applique un correctif et tout le monde suivra. Pour éviter une derive immédiate, il faut néanmoins un système de contrôle officieux basé non pas sur des chiffres mais sur des techniques de management.

 

On détecte très rapidement ce genre de dissonnance lorsque l'on travaille au sein de la société. Et quand un auditeur vient poser des questions, la phrase que l'on entend typiquement est "c'est compliqué". Ce n'est qu'en creusant dans les compte-rendus de mise en place et de gestion des indicateurs que les contradictions apparaissent. La réponse qui vient alors est: "On a fait ça par manque de temps". Et là, on peut laisser un doute très sérieux s'installer.

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22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 20:22

Nous en étions restés à un électron tournant en cercle autour d'un noyau. Cet électron se comportait comme une onde et vibrait telle une corde sur une orbite privilégiée.

 

De Broglie en introduisant le concept d'onde a jeté la base d'une nouvelle physique. Au lieu de considérer le monde comme étant uniquement fait d'objets, on considère qu'il est aussi fait d'ondes.

 

En physique classique, les équations de Newton sont utilisées pour calculer trajectoires. Erwin Schrödinger (surtout connu pour son expérience du chat) a alors l'idée d'utiliser l'hypothèse de De Broglie pour voir ce que deviennent les équations de Newton pour les ondes. Il en tire une équation nouvelle que l'on ne sait généralement pas résoudre exactement, sauf pour quelques cas et chance pour nous, l'atome d'hydrogène en fait partie.

 

Lorque l'on laisse un atome d'hydrogène tranquille et isolé, l'onde de l'électron prend une forme centrée et symétrique par rapport au noyau (en haut à gauche du schéma Wikipedia en 1s, les autres schémas que vous voyez sont les solutions pour des noyaux plus compliqués):

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/cf/HAtomOrbitals.png 

L'équation de l'onde permet de calculer la probabilité que l'électron se trouve en un point à une distance quelconque du noyau (il s'agit de la courbe en bleue, source University of Alberta Canada):

http://www.fsj.ualberta.ca/chimie/gif/Image731.gif

Résultat surprenant, le point le plus probable, c'est celui pour lequel l'électron est au même endroit que le proton !

Mais ce graphe rate un élément important: la solution est symétrique par rapport au noyau, c'est à dire que l'on peut representer la probabilité de trouver l'électron sur une sphère à un distance d du noyau, en multipliant la probabilité d'un seul point par la surface de la sphère. Autrement dit, si la probabilité d'un point près du centre est très forte, elle est multipliée par une toute petite sphère. Le résultat est le suivant (il s'agit de la courbe en bleue, source University of Alberta Canada):

http://www.fsj.ualberta.ca/chimie/gif/Image732.gif

Cette courbe montre plusieurs choses: il y a peu de chances que l'électron se trouve très près ou très loin du noyau. Et elle est maximale pour un rayon particulier. les calculs montrent que ce rayon...c'est celui que Bohr a calculé... la mécanique quantique ne nous dit rien sur la trajectoire, elle parle simplement des probabilités de présence.

 

Mais ces calculs ont-ils une réalité ? L'électron peut-il vraiment venir toucher le noyau ou rentrer à l'intérieur ?

 

Quand un électron rencontre un proton, il se crée une réaction qui les détruit et crée un neutron (particule neutre: ni + ni: -) et un neutrino (une particule qui interragit très peu avec la matière). Or on constate dans la nature que parfois, cette réaction: la capture électronique se produit spontanément, certes elle est très rare car associée à une probabilité très faible: la probabilité de s'approcher jusqu'à toucher le noyau. Si elle était forte, nous n'existerions pas car les atomes ne seraient pas stables et créeraient sans arrêt des neutrons...

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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 20:44

1136067754_00583b4451.jpgArnaud Montebourg fait une sortie contre l'arcep, l'autorité chargée de réguler le marcher des télécoms.

 

Etant ingénieur Télécom, j'ai pu vivre l'évolution du secteur depuis l'ouverture à la concurrence voulue par l'Europe et je voudrais en profiter pour donner mon opinion.

 

L'ouverture à la concurrence n'a d'abord pas été un facteur d'innovation, les premiers opérateurs concurrents de France Télécom nés dans les années 90, n'ont pas apporté de nouveaux produits. Et si l'ART (ancien nom de l'ARCEP) était un organisme visant à l'ouverture à la concurrence, son action aura longtemps été un échec partiel.

 

Les premières offres concurrentielles concernaient la téléphonie fixe: il fallait faire le 7,  le 9, le 4 en lieu et place du 0. Puis vint, la préselection qui permettait choisir l'opérateur derrière le 0 mais ces offres n'étaient pas intéressante pour le consommateur, on ne gagnait que quelques centimes à la minute pour pas mal de paperasse. Les offres internet bas débits n'étaient pas mieux, les forfaits étaient chers, lents et limités à quelques heures par mois. L'ADSL marqua un pas en avant dans le confort mais le prix d'un abonnement restait plus cher qu'un forfait bas débit.

 

L'arrivée de Free fit bouger les lignes d'abord par des prix calculés sur de vrais coûts ensuite par l'ajoût de la téléphonie illimité et de la télé sur ADSL. Les opérateurs virtuels qui ne possédaient pas de réseau disparurent, leurs marges devenant insuffisantes. Si l'ARCEP avait été une entité dont le but était la concurrence, elle aurait dû pousser les grand opérateurs à faire des prix plus bas pour les petits. Si c'est le cas, elle a échoué sur ce point.

 

Dans les dossiers, elle a pourtant toujours poussé les opérateurs à avoir des engagements de couverture, d'investissements, de qualité de réseaux mais il est difficile de contraindre un lobby.

 

S'il faut en croire Authueil, aujourd'hui, le message des opérateurs est le suivant: free mobile nous pousse à diminuer nos marges, pour les conserver nous devrons fermer les boutiques ce qui signifie des pertes d'emploi, la faute à l'ARCEP qui arbitre en faveur du seul argument de la libre concurrence.

 

Je pense qu'il faut entendre cet argument mais il faut aussi faire l'état des lieux des contraintes qui sont imposées aux opérateurs. Par exemple, sur une ligne téléphonique classique, un particulier a un engagement de remise en service de 48 heures, avec 2 mois d'indemnités si le service n'est pas rétabli à temps. Sur un service ADSL, il n'y en a aucune. Ces contraintes ont un coût pour l'utilisateur final, mais elles sont aussi créatrices d'emplois: imaginez qu'on opérateur doive vous verser 60€ si le service adsl tombe en panne plus de 48 heures, il y mettra les moyens... Si Arnaud Montebourg veut équilibrer le marcher, il serait souhaitable qu'il écoute les associations de consommateurs (et les syndicats) afin de créer des contraintes acceptables pour les opérateurs. Si l'on veut que le système regagne de la vertu, il faut que la non qualité devienne un risque sanctionnable financièrement par les tribunaux, par l'arcep...

 

Les contraintes sanctionnables devant les tribunaux et l'arcep donne le prix bas du marcher (on doit pouvoir y mettre plus que 2€), la concurrence empèche l'envolée des prix (ça ne vaut pas 50€).

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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 20:51

Suite de ce précédent billet, où nous avions vu que Niels Bohr supposait que les électrons ne pouvaient prendre que certaines orbites circulaires stables autour du noyau.

 

Mais Bohr ajoûte une condition à son modèle sur ce que l'on appelle le moment cinétique. Pour faire simple, le moment cinétique, c'est la vitesse de l'électron (tournant autour du proton) multiplié par sa masse. Il dit que cette valeur ne peut prendre que la valeur n fois une constante. n peut valoir 1, 2, 3, etc... seuls les nombres entiers positifs sont admis. Il ne sait pas expliquer pourquoi mais son modèle donne exactement les énergies observées lorsqu'un électron change d'orbite. C'est un premier pas vers la mécanique quantique. On dit quantique (quanta) car seules certaines quantités sont autorisées.

 

Plus tard, un mathématicien français du nom de Louis de Broglie (se prononce de Breuil) donnera un hypothèse générale qui lui vaudra le prix nobel. Il émet l'hypothèse suivante: à toute particule correspond une onde. Autrement dit, la matière, c'est tout le temps à la fois une particule et à la fois une onde. On parle de dualité onde corpuscule.

 

Sa formule relie le moment (cinétique ou angulaire) et à la longueur d'onde d'une onde. Autrement dit, le moment de la particule est proportionnel à la longueur de l'onde. La longueur d'une onde, c'est la distance que met une onde pour revenir à son maximum, sur ce schéma celà correspond à la flèche (source wikipedia):

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/25/Onde_endroit_fixe.png

Lui non plus, ne sait pas expliquer pourquoi cette relation existe.

Il transforme la dernière condition de Bohr sur la quantité de mouvement, pour voir ce qu'elle veut dire sur l'onde de l'électron. Il découvre que la circonférence d'une orbite stable est égale à n fois la longueur d'onde: autrement dit si on dessine l'onde sur la circonférence on va revenir exactement au point de départ  Il en tire également une conclusion supplémentaire: en mécanique ondulatoire ce phénomène est connu sous le nom d'onde stationnaire (source wikipedia):

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/8c/Standing_wave.gifImaginez que vous repliez cette ficèle sur un cercle minsucule, voici l'onde de l'électron. En mécanique ondulatoire, l'onde stationnaire est une onde qui correspond à un état d'équilibre. Voilà la raison pour laquelle l'électron a des orbites préférées: c'est son onde qui trouve un état d'équilibre. On est incapables de l'expliquer par la particule.

A ce stade, l'électron décrit un cercle autour du noyau et son onde vibre stationnairemment sur son orbite.

 

Mais la mécanique quantique n'a pas dit son dernier mot, un nouveau physicien va ouvrir grandes les portes de la mécanique quantique à peine entrebaillées pour révéler que le point de l'espace où l'électron à le plus de chances de se trouver, c'est...au centre du noyau ! Voilà qui fera l'objet du dernier billet ;)

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13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 11:56

3689926_820d2dfbc7.jpgAlors que tout le monde se focalise sur le tweet de Valérie Treilweiler, parlons un peu de celle dont on se moque facilement.

 

Ségolène Royal est issue d'une famille de 8 enfants avec un père militaire haut gradé. Pour le père, les garçons devront servir la Patrie, et les filles leurs époux. Sa mère finira par le quitter. S'arrachant à ce destin tracé, S. Royal deviendra boursière fera Sciences Po puis l'ENA.

 

Ce ton que tout le monde raille est la marque de son enfance, la limite maximale de rébellion qu'elle peut atteindre avec l'éducation qui fut la sienne. Certains de ses collaborateurs la trouve dure. Pour elle qui se bat, la vie est dure. Quand le masque tombe, on se rend compte que ce n'est pas la "folle" décrite mais juste une femme politique.

 

On peut penser qu'Olivier Fallorni est fidèle à François Hollande, on peut trouver qu'il est injuste qu'un homme du cru soit écarté au profit d'une ancienne candidate à la présidence de la république. Personnellement, je ne le trouve pas si fidèle car en se maintenant, il met dans l'embarras celui qu'il dit servir. La politique est jeu complexe et les intérêts du parti doivent souvent s'effacer devant les intérêts personnels, le cas de Rachida Dati cédant la place à François Fillon en est un exemple. Quant à savoir si Madame Royal peut bien représenter les Rochelais, il est évident qu'une personnalité d'envergure nationale est un plus énorme en province.

 

Ajoût du 14/06/2012:

J'ajouterai après réflexion que Ségolène Royale s'est tout de suite rangé derrière François Hollande après le premier tour des primaires socialistes. C'est elle qui a fait basculer le PS dans son camp.

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10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 09:43



6257454326_e7bd806fce.jpgEn 1897, Sir Joseph John Thomson découvre l'électron. Il imagine alors que la matière est à l'image d'un Plum Pudding. Les électrons sont comme les raisins éparpillés dans une matière chargée positivement.

 

En 1911, son ancien élève Charles Rutherford met en oeuvre une expérience qui montre que le modèle du Plum Pudding ne correspond pas avec la réalité. Rutherford imagine alors un atome à l'image du système solaire. Prenons le cas le plus simple: le noyau d'hydrogène 1 seul proton et 1 seul électron. Le proton "lourd" est au centre comme le soleil, l'électron "léger" tourne autour comme la Terre. La force électromagnétique remplace la gravitation et elle est compensée par la force centrifuge qui garde l'électron en orbite.

 

Ce modèle "classique" pose un problème: les lois de l'électromagnétisme ne sont pas les mêmes que celles de la gravitation. Elles prédisent que l'électron en tournant autour du noyau, devrait perdre de l'énergie en émettant un rayonnement dit de freinage (Bremsstrahlung). L'électron devrait donc émettre de l'énergie jusqu'à aller s'écraser sur le proton.

 

Niels Bohr reprend ces hypothèses et y ajoute des contraintes. D'abord, il constate que si on laisse l'atome tranquille, l'électron n'émet pas de rayonnement, il suppose qu'il existe une orbite stable. On parle de postulat: une hypothèse que l'on pense être vrai sans pouvoir le démontrer et dont on n'a pas d'argument pour prouver qu'elle est fausse. Il observe également que si on envoie de l'énergie sur l'atome, l'électron peut capturer et perdre cette énergie mais seulement sur des quantités très précises: il postule que seules certaines orbites "stables" sont possibles pour l'électron. Les quantités précises que l'on observe sont l'énergie exacte qu'il faut à un électron pour passer d'une orbite possible à une autre.

 

Grâce à ses expériences, il peut désormais calculer l'orbite possible la plus proche du proton à l'électron. Il mesure l'énergie qu'il faut pour arracher un électron au proton: l'énergie d'ionisation soit 13,6 électrons-volt. D'après son modèle de l'hydrogène, l'orbite qui correspond à cette énergie vaut: 5,28 x 10E-11 mètres. Ces unités ne vous disent rien, ça mérite bien une petite explication.

 

En sciences, on définit une unité pour chaque grandeur physique fondamentale dans ce que l'on appelle le système international d'unités (SI). Pour une distance, l'unité c'est le mètre. Lorsque l'unité est très petite, pour faciliter la lecture des valeurs, on écrit toujours le premier chiffre suivi d'une virgule (ici 5,28) et on le fait suivre de dix puissance moins X (ici 10E-11). X représente à quelle "distance" le chiffre se trouve de la virgule. 10E-11 veut donc dire que le 5 est le 11ème chiffre après la virgule: 0, 000 000 000 052 8 mètres. Un milimètre vaut donc 1 x 10E-3 mètre, un millionième 1 x 10E-6, un milliardième 10 x 10E-9. 

 

13,6 électrons-volt c'est une énergie, l'unité SI pour l'énergie c'est le Joule. 13,6 EV ~ 2,18 x 10E-18 Joule. Pour vous donner une comparaison, pour chauffer de 1 degré, 1 gramme d'eau, il faut 1 calorie soit 4,18 Joules...

Avec les données d'aujourd'hui, on peut comparer les échelles de ce modèle, le rayon d'un proton c'est 8,4 x 10E-13 mètres,  l'électron orbite 100 fois plus loin à 5,28 x 10E-11 mètres et le rayon d'un électron est....inconnu. Pour l'instant on suppose qu'il s'agit d'un point, les expériences montrent en tout cas qu'il est inférieur à 1 x 10E-22 mètre.

 

Mais Bohr ne s'est pas contenté de juste dire qu'il existait des orbites stables, il a introduit des premiers éléments de mécanique quantique que nous verrons dans le prochain billet.

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 09:31

7115991435_2e80986470.jpgDepuis 4 ans, la droite perd une à une toutes les élections. Libérée de Nicolas Sarkozy, on aurait pu penser qu'elle serait en mesure de limiter les frais aux législatives. Mais en proie à une lutte de pouvoir Fillon / Copé, elle n'est pas encore capable de tirer les leçons de son échec.

 

Sans ligne politique, l'UMP fait de l'anti PS primaire en critiquant tout ce qu'elle peut: des condamnations à 1€ jusqu'à l'encadrement des prix l'immobilier. Cette méthode de martelage fonctionne mal car nous sommes saturés par 4 ans de tappage médiatique.

 

Cette dernière critique sur les loyers est le point culminant de la machine à perdre. D'abord parce que la mesure est populaire, tirer dessus nourrit le sentiment d'exaspération et quand on est déjà mal, c'est braquer l'électorat. Ensuite parce que c'est l'utilisation d'une loi déjà existante, ça donne le sentiment que le nouveau gouvernement ne va pas faire de festival de nouvelles lois, c'est une garantie d'action rapide. Enfin parce que les critiques de la droite sont en décallage avec la réalité.

 

Le marcher immobilier français mais surtout parisien vit une bulle spéculative immobilière où la droite a été impuissante. Jacques Friggit spécialiste de l'immobilier à l'INSEE accomplit depuis des années un travail de fond sur l'analyse de cette bulle. Il explique les risques d'un krach immobilier en France (car aux Etats-Unis, en Espagne, il s'est déjà produit). Tous les spécialistes appellent de leurs voeux "'un atterrissage en douceur". Il est depuis bien longtemps nécessaire de mettre en oeuvre des mécanismes de lutte contre la spéculation immobilière. Pour préserver la stabilité globale des prix du logements, le pouvoir d'achat des locataires, le retour des primo accédants...

 

En bref, il y a fort à parier que la droite ne récoltera que les votes de son noyau dur aux légilsatives et qu'elle va encore se débattre avec des techniques de communication épuisantes...pour nous.

 

 

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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 09:33

6673277955_57148e61f7.jpgL'INA propose en téléchargement (ou en DVD), un dossier: l'enfer de Matignon, 4 volets de 52 minutes pour 7,99€.

 

Ce dossier dont j'ai vu les 3 premiers volets, décrit comment sont nommés les premiers ministres, comment ils travaillent, leurs rapports avec le président de la République.

 

Il y a 3 types de relation président / premier ministre :

  • la confiance: Chirac / Juppé
  • la méfiance: Chirac / Raffarin
  • la distance quand nous sommes dans une phase de cohabitation: Chirac / Jospin

La constitution est le seul cadre qui décrit leur fonctionnement et elle est très vague sur les règles: le président nomme le premier ministre, le premier ministre propose un gouvernement.

 

Il y a eu à peu près tous les cas de figure de nomination, le spécialiste en la matière étant François Mitterrand. En 14 ans de présidence, il a eu le temps de nommer beaucoup de premiers ministres. La seule constante du président étant sa volonté d'être réélu et de se maintenir au pouvoir.

 

Sur la nomination du PM:

Mitterrand avait par exemple prévenu Pierre Mauroy 1 an à l'avance qu'il le nommerait PM. Pour Michel Rocard, son ennemi politique au PS, il lui a laissé des indices quelques jours avant. Enfin pour Edouard Balladur, il ne le prévient pas du tout et ce dernier l'apprend à la radio.

 

Sur la composition du gouvernement:

Tous les anciens PM sont unanimes, le président impose la quasi totalité du gouvernement. L'un d'entre eux se plaint qu'en Europe, on peut prendre plusieurs jours voire plusieurs semaines pour constituer un gouvernement, mais qu'en France, il est nécessaire de l'annoncer tout de suite pour ne pas inquiéter.

Tout gouvernement contient un noyau où quelques ministres concentrent le pouvoir (des administrations à qui donner des ordres) et les autres sont là pour représenter.

 

Autheuil fait sur son blog une analyse des décrets d'attribution des périmètres gouvernementaux. On se rend rapidement compte que le pouvoir est concentré dans les proches de F Hollande. Il a de plus pris plusieurs conseillers spéciaux ce qui laisse à penser qu'il entend jouer un rôle actif dans le gouvernement de la France. Va-t-il laisser la capacité de trancher à JM Ayrault ou sera-t-il le vrai interlocuteur comme dans le couple Chirac / Raffarin ?

 

Arnaud Montebourg de son côté semble reprendre sa liberté de parole dans la presse, vue sa marge de manoeuvre limitée et la polémique sur sa compagne, je me demande s'il n'a pas l'intention de partir après les législatives.

 

Autre point inquiétant, cette réduction du budget du gouvernement est-elle équilibrée ? J'ai l'impression que les ministres peu influents vont cruellement en faire les frais au détriment des ministres puissants. Tout est donc en train de se jouer sur l'économie ? 

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 12:48

J'hésitais entre un billet sur Audrey Pulvar ou Arnaud Montebourg (les deux ça fait trop pour un bloggueur), finalement le premier cas me semble plus clair à traiter.

 

En 2006, Arnaud Montebourg critiquait le conflit d'intérêt du couple Schönberg-Borloo. Lors des primaires socialistes, ses déclarations lui étaient revenus en effet boomerang puisque lui-même en couple avec Audrey Pulvar. La position d'Arnaud Montebourg avait été d'expliquer qu'il n'était pour l'instant que candidat à la candidature des primaires socialistes et pas ministre d'état et donc que sa compagne pouvait donc continuer d'exercer. Le voici maintenant Ministre du redressement productif et le boomerang revient pour la deuxième fois.

 

Mais la position d'Audrey Pulvar n'est pas celle de son compagnon... Pour elle, la question que l'on doit se poser est: une femme journaliste peut-elle prendre suffisamment de recul par rapport à son compagnon/mari homme politique pour exercer son métier ? Et elle estime qu'à partir du moment où elle dit au public la vérité sur sa situation personnelle, elle est capable d'avoir ses propres opinions et peut être journaliste. Elle dit également qu'il existe des journalistes qui sont des amis intimes d'hommes politiques qui tutoient et vont à leurs fêtes privées (anniversaires) dans la discrétion la plus totale.

 

A titre personnel, je pense plus comme Eric Zemmour que nous ne sommes jamais objectifs. Lorsqu'un couple politique journaliste se forme, ils s'influencent mutuellement. Mais je pense également que ce n'est pas une raison valable pour écarter quelqu'un du métier de journaliste car c'est une forme d'influence "passive": celle qui nous influence dans la vie de tous les jours. A l'inverse, ceux qui participent au milieu politique pour en retirer un avantage personnel et qui cachent leurs relations font bien plus de tort car il nous manque l'information pour lire leurs articles sous le bon angle et prendre du recul.

 

En 2011, N Demorand titrait "Cocu" en edito de Libé sur le scandale DSK. Un article qui pourrait facilement être transposé au monde des journalistes et à la déontologie. Quels sont les conflits d'intérêts que l'on nous cache et qui nous font cocus ?

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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 22:25

Quelques réflexions sur les récentes prises de fonctions.

 

Pendant la cérémonie d'investiture de François Hollande:

Il y a mis un maximum de symbolisme, on voyait bien qu'il n'avait rien dit à ses ministres qui guettaient tous assez maladroitement un second regard de sa part jusqu'à JM Ayrault qui avait l'air interloqué. Tout comme Mitterrand, il a créé un premier cercle: ceux qui étaient présents à la cérémonie et voulaient tous un signe de plus. C'est le problème de la présidence normale, tous les gestes du président sont surinterprétés. Il est heureux que les enfants n'aient pas été là. Ségolène Royale s'est probablement trop écartée de la ligne Hollande et est sortie du cercle.

 

Sur le premier Ministre:

Comme je l'avais dit précédemment, il ne pouvait pas y avoir de bon choix. Il a choisi un proche, quelqu'un qui connait bien le parlement mais pas le métier de ministre. Je ne sais pas ce que c'est qu'être premier ministre mais je suis un peu inquiet, notamment quand on le voit face à JM Bourdin où il a du mal à s'affirmer. Les crises seront vite là et nous serons rapidement fixés.

 

Sur le gouvernement:

Pour que le gouvernement tienne, il faut une alliance de la majorité des forces socialistes. Or Martine Aubry ne peut être intéressée que par le poste de premier ministre. En le donnant à JM Ayraut et en excluant Ségolène Royale, il a alors besoin d'Arnaud Montebourg candidat qui a fait pencher l'élection des primaires. Je suis étonné et déçu que Montebourg n'ait pas obtenu mieux que ce ministère dont le nom évoque des pratiques grivoises (redressement productif).

 

Autre point, 34 ministres c'est beaucoup, on va lui reprocher de ne pas avoir su trancher mais la vrai question est de savoir qui aura vraiment le pouvoir dans ces ministres. Beaucoup de ces postes achètent un soutient.

 

Une erreur avoir fait sauter le ministère de la jeunesse... J'espère qu'elle sera rapidement rectifiée.

 

Enfin, avec le peu de connaissance du monde politique que j'ai, certain noms me semblent naturellement bien placés: Manuel Valls, Aurélie Philippetti, Marylise Lebranchu, Jérôme Cahuzac, Michelle Delaunay, Benoît Hamon et Fleur Pellerin.

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